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L'article du Courrier de l'Ouest qui parle de mon livre

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Lundi 10 août 2020 07:00 Histoire. Il revisite la libération d’Angers ...

Yves J. Bellanger devant le pont de Pruniers, théâtre d’affrontements violents entre forces allemandes et américaines© Photo CO – Jérôme HURSTEL

S’appuyant sur des documents militaires et des témoignages américains, Yves J. Bellanger relativise 76 ans après le rôle de la résistance angevine dans un ouvrage autoédité très documenté.

Pourquoi un nouvel ouvrage sur un thème déjà très développé ?

Jusqu’ici, aucune étude n’avait été réalisée sur la libération des territoires situés au nord de la Loire entre Nantes et Angers. Or, on sait que les premiers jours d’août 44, les troupes du général Patton, devant la faible résistance allemande en Bretagne, se sont réorientées vers l’est. Angers est considérée comme une position clef. L’un des objectifs est de prendre le pont Dumnacus afin d’avoir un accès vers le sud. L’enjeu fit d’Angers le siège de la plus grande bataille entre la Loire et la Normandie. Elle dura quatre jours et fit 108 morts côté alliés et plus de 500 côté allemand, essentiellement autour du pont de Pruniers.

Sur quelques documents avez-vous travaillé ?

J’ai demandé de nombreux documents militaires aux Archives nationales américaines, mais j’en ai aussi trouvé grâce à Internet. J’ai aussi recueilli le témoignage de plusieurs militaires américains, dont celui du capitaine Robert H. Williams. Il commandait la compagnie d’infanterie qui a pris le pont de Pruniers. J’ai confronté ces nouveaux éléments aux archives et aux témoignages locaux.

En quoi cela change la vision historique sur la bataille d’Angers, et notamment la prise du pont de Pruniers ?

Selon la mémoire collective, les résistants angevins Louis Bordier et Pierre-Yves Labbe ont prévenu les forces américaines de l’existence du pont et les ont guidées jusqu’à lui. Or, mes recherches montrent que les Américains connaissaient déjà son existence. Ils avaient prévu de passer la Maine en bateau car ils pensaient que l’ouvrage avait sauté. Mais en arrivant le 8 août dans l’après-midi devant la Maine, côté Pruniers, ils se rendent compte que le pont est intact et parviennent à repousser les positions allemandes. Vers 22 h 30, la première compagnie américaine réussit à passer sans encombre mais subit une violente contre-attaque allemande à hauteur du Fresne.

Votre version relativise le rôle des résistants angevins.

L’histoire véhiculée jusqu’ici a un peu surévalué leur implication dans la libération d’Angers. On a aussi dit qu’ils avaient empêché les Américains de bombarder Angers. Or, ceux-ci n’avaient aucun intérêt à bombarder Angers pour pousser les Allemands à se replier. Ils étaient là pour détruire l’armée allemande, pas pour la faire fuir. Je pense qu’on a un peu brodé une légende autour de la Résistance.

Combien de temps avez-vous travaillé sur cette recherche ?

Je pensais y consacrer une année. En fait, cela a duré sept ans. J’adore cela, je n’en ai jamais assez. Je prépare un second tome qui évoquera la poursuite de l’avancée américaine vers l’est.

D’où vient votre intérêt pour la chose militaire ?

Je ne suis pas spécialement bercé par la chose militaire. Ce qui m’intéresse, c’est le côté humain de la guerre. Cela fait bientôt 30 ans que j’écris des ouvrages sur l’organisation, la doctrine et le matériel américains pendant la guerre. Plusieurs lecteurs qui reconstituent des scènes historiques m’ont dit que j’avais révolutionné leur façon de faire.